Comme un aigle sur un rocher... [Liiiibre!]

La plaine en contre-bas luisait sous la douce lumière d'argent. L'Astre de Nuit offrait son visage tout entier. Quelques étoiles brillaient par-ci par-là. Le vent frais d'un début de printemps sec chuchotait dans l'herbe encore bien haute. Le silence mystique n'était brisé par rien, pas même par le vol d'un oiseau de nuit. Quelque part, à des kilomètres au Sud, un feu brillait.

Debout dans ce décor trop calme, les yeux rivés à l'imperfection lointaine, je ne bougeai plus. Tout se répétait, peu à peu. L'ancêtre de tous les chevaux sauvages avait vu comme moi avant de partir. Il avait été capturé par l'espèce humaine. Je savais que c'était dangereux. Ma méfiance me poussait à rester là, planté à juste regarder. Tout à fait énervé de ne pouvoir y aller sans m'attirer d'ennuis, j'hennis, déchirant le silence nocturne. Le cri perçant d'un oiseau de proie me répondit. Le hibou chassait à quelques mètres à peine.

Détournant les yeux de l'objet de mon énervement, je m'écartai de quelques pas avant de mettre le nez dans l'herbe après avoir regardé autour de moi. Il n'y avait aucun danger apparant et les prédateurs ne venaient jamais par ici. Pour une fois, comme chaque nuit en fait, c'était un moment de relâche. Certes, j'étais éloigné du troupeau, mais j'étais bien, presque serein. Même seul, j'étais prêt au combat, à la défense et à la vie. Tout comme j'aurai défendu n'importe quel cheval du troupeau, en digne étalon, même sans poste.

La nuit avançait et ma fatigue avec. Me redressant d'un sursaut, je me rendis compte que je m'endormais. Et bien soit! Calant mes membres et laissant mes muscles se délier, je me préparai à une fin de nuit debout, comme la plupart des chevaux ayant par moment besoin de se défendre. En regardant une dernière fois la vallée, je vis le troupeau dormir paisiblement. Autant en faire de même mais en gardant un semblant de méfiance...

[Je peux m'incruster ?=)]

[Je t'en prie ^^]

C'était en sachant que si Douce Plume et moi sortions, et que nous nous faisions attraper, le chef du village qui est aussi son père, lui fera la peau avant même que j'aie le temps de partir au galop.

Comme je l'avais prédit, Douce Plume vint me chercher silencieusement, détournant l'enclos et les huttes. Elle n'avait pas prit de bride et semblait décidée de me monter sans prendre de risque. Bien entendu, j'étais une jument très sage et je faisais toujours ce que l'on me demandait... Enfin presque, en fait, j'obéissais uniquement à cette humaine là. Je lui devais sans doute la vie, étant donné que ma mère n'était jamais revenue. L'Indienne me sortit de mes pensées en grimpant sur mon dos. Elle caressa doucement mon encolure en murmurant quelques mots, je ne compris que mon nom, mais vu le ton qu'elle avait prit ça ne pouvait qu'être des mots affectueux. Elle tapota mes flancs de ses pieds nus. A ce signal, je partis au pas, le plus silencieusement possible, pour lui éviter les cris furieux de son père qui me terrorisais. Une fois que je fus assez loin, je me mis à galoper, sans attendre les petits coups de Douce Plume.

L'Indienne me guida jusqu'à la colline. Elle m'arrêta juste avant de monter le flanc parsemé d'herbe fraiche qui luisait d'une étrange couleur sous les rayons de l'astre blafard. La belle jeune fille à la peau brune posa les pieds à terre et marcha sans faire de bruit faisant le tour de la colline puis tomba en arrêt. Il me semblait qu'elle souriait en observant quelque chose. Tant dis que je montais sur la pente, je me figeais en apercevant un cheval. Sauvage, c'était la première fois depuis cette fameuse nuit d'été. Que devais-je faire..? Je m'avançais doucement vers le mâle, il m'était difficile de ne pas reconnaitre l'odeur d'un étalon. Il avait une belle robe pie qui avait des reflets étonnant sous les lumières de la lune. Les oreilles aux aguets, je fus bientôt assez proche pour entendre la respiration endormie de l'inconnu. L'observant attentivement, je me demandais à quoi pouvait bien ressembler sa vie... Soudain, il bougea. Il allait se réveiller et je restais plantée là, à le regarder.

Un bruit léger me tira une fois de plus de mon sommeil. Deux odeurs me titillèrent le naseaux en même temps et j'hennis, déchirant l'air nuptial d'un cri sonor. Une jument semblable à l'astre de nuit se tenait un peu plus beau et, à son opposé se tenait une Bipède à la peau mate des Indiens.

D'instinct, mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne et mon sommeil s'envola comme s'envole un grain de pollen. Ainsi coincé entre l'Indienne et sa monture, je me sentais complétement coincé, comme si on allait pouvoir, d'un mouvement, me capturer. Alors j'arquai l'encolure d'un air agressif avant de montrer les dents. J'avançai dans cette posture assez peu décontractée de la jument pâle. Laissant retomber mes lèvres rosées sur mes dents éclatantes. Mes oreilles ne quittèrent pas pour autant leur position pour le moins inquiétante et attaquante. Secouant avec dédain l'encolure, gonflant chacun de mes muscles.

-Qui es-tu et pourquoi es-tu venir troubler mon repos en portant cette Indienne, cette ennemie, jusqu'au lieu de repos du troupeau de Wokish?

D'une voix neutre, j'avais lancé la conversation. Je secouai la tête, méfiant, m'arrêtant à quelques foulées amples de cette parfaite inconnue luisante sous la lune ronde et entière, pivotant mes postérieurs pour faire barrière par rapport à cette drôle de chose qui dominait les chevaux. Un cheval qui portait allégeance aux Êtres Humains n'était plus, de mon avis, à proprement parler des chevaux. Ils perdaient leur liberté, ce qui fait d'eux des êtres libres et indomptables. C'est pourcela que je regardai la jument d'un air un peu supérieur mais surtout interressé par son corps assez, je devais bien l'avouer, beau.

Il hennit, ce qui me fit reculer un peu. Il me foudroyait du regard. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être admirative devant ce cheval sauvage.

-Qui es-tu et pourquoi es-tu venir troubler mon repos en portant cette Indienne, cette ennemie, jusqu'au lieu de repos du troupeau de Wokish?

Je ne savais pas quoi répondre. J'aurais très bien pu partir sans rien dire, récupérer Douce Plume et galoper aussi vite que possible. Mais non, je restais là. A l'observer. Mes oreilles en arrières, oui, j'avais tout de même un peu peur. Gênée d'avoir réveillé l'étalon, je soupirais, avant de lui parler, quoi qu'un peu timide.

-Je suis Cheyenne... Je ne voulais pas te réveiller et puis Douce Plume ne fait que vous regarder... Comme moi...

Je fixais nerveusement le sol. Puis je secouais mon encolure, j'avais besoin de m0éclaircir les idées. Puis je fis quelques pas dans sa direction. Penchant la tête sur le côté, comme si faire ça allait m'aider à mieux le voir. Il était beau. Ses muscles tendus comme la corde d'un arc me semblait menaçant mais je ne pouvais pas m'empêcher d'avancer vers lui. Comme attirée par le fait qu'il soit Sauvage. Puis je me détournais pour observer mon Indienne, qui contemplait la harde endormie.

-Elle n'est pas méchante.

Le mâle me regardait comme si il m'était supérieur. Mais il regardait aussi mes courbes gracieuses. Je clignais des yeux. Puis je lui souris chaleureusement. Puis me rapprochant encore, j'avais besoin de le voir de près. Comme si jusqu'à maintenant il n'était qu'une chimère sortie de l'un de mes plus profonds rêves.

La jument recula à mon hennissement. Ce n'était pas elle que je voulais impresionner et faire reculer mais l'humaine, mais bon hein! Mieux que rien hein! J'arquai l'encolure de plus belle lorsque la jument me parla, hésitante et timide.

-Enchanté, Cheyenne. Mais, vois-tu, la nuit n'est pas le meilleur moment pour venir observer les chevaux sauvages. Ne sait-on, on pourrait croire que vous êtes venus nous capturer...

Cheyenne... Un nom assurèment indien. Douce Plume, son humaine, ne faisait que regarder? Qu'elle regarde de plus loin! Et surtout, pourquoi venir regarder la nuit? Je pinçai les naseaux d'un air suspicieux avant de me figer un peu plus lorsque la jument pencha la tête pour mieux me contempler, apparement elle était irrepréciblement attirée par moi.

Pas méchante, sa Bipède?? Mais c'était une Bipéde, c'était la seule chose qui compatit à mes yeux impairs. D'un mouvement dégouté, je jetai un regard assassin à l'Indienne. Pendant ce temps, là jument sourit et s'approcha plus près de moi. Je fis un rapide mouvement vers l'arrière, mettant haut ma tête fière. Je ne la connaissais pas, je ne voulais pas qu'elle m'approche. Après tout, elle était domestiquée. J'étais libre et sans loi, fier au dessus d'un troupeau endormi, surveillé par quelques chevaux-sentinelles. Wokish lui-même faisait peut-être sa ronde cette nuit, ou alors peut-être se tenait-il au centre du troupeau pour vérifier que tout le monde allait bien. A cette idée, je pliai la tête vers le contre-bas, ouvrant grand les naseaux pour capter chaque effluve. La nuit était calme, sans la moindre odeur étrange, à l'exception du couple que je tenais contre nature, à mes côtés.

Je me reculais à mon tour... Impressionant ! Je regardais maintenant dans la même direction que lui. Il fixait Douce Plume d'oeil mauvais. La tête haute, tel un paon, il semblait dégouté rien que par le fait de me regarder. Je compris que nous n'étions pas les bienvenues ici mais c'était le seul moyen pour que Douce Plume puisse sortir... Le jour son père refuserait catégoriquement de la laisser seule avec pour seul garde une jument. Je regardais maintenant le mâle dont j'ignorais le nom avec le même air snob que lui.

-Douce Plume ne peut pas quitter le village la journée... Donc on se promène la nuit. Enfin, si ça dérange tant les mustangs que nous venions admirer leurs belles robes et leurs puissances, nous irons ailleurs ! Qu'est-ce que ça peut être désagréable un étalon !

Je lui lançais un regard lourd de sens. Moi qui espérait qu'il serait sympathique... J'avais faux sur toute la ligne ! Il me regardait comme si j'étais un monstre rien que parce que j'étais "Domestiquée" alors que sang des mustangs sauvages coulent dans mes veines. Je m'ebrouais, agacée. Puis lui lâcha un peu trop froidement:

-Cette humaine ma recueillie quand mes parents, un étalon sauvage et une jument sauvage, se sont fait capturer par l'armée ! Alors soit gentil, épargne moi tes regards méprisants !

Pour dire vrai, ses yeux froids m'avaient blessée... Comment peut-on être aussi méchant ? Je n'avais rien fait ! Et Douce Plume ne faisait que regarder. Il ne devait pas comprendre l'affection que j'avais pour ma sauveuse... Je me retournais, m'apprêtant a rejoindre l'Indienne. Je lui lançais un dernier regard. Déçue, triste et même peut-être avec une impression qu'il avait retourné le couteau dans la plaie pendant tout notre dialogue.

Mon air froid faisait prendre la mouche à la mouche. Je secouai l'encolure plu doucement, faisant voler mes longs crins fins et soyeux, avant de répondre d'une voix neutre:

-Certains sont Mustangs, d'autres Paint-Horses, d'autres encore Quarter-Horses, comme les chevaux choisis par les Hommes Moi, j'ai la chance d'être un beau mélangé et sache que TU ne me déranges pas -ou pour ainsi dire-, j'ai juste un petite dent contre les Hommes.

Restant aussi neutre que possible, surtout sans virer à l'agressivité, je baissai l'encolure, l'étendant avec comme un air de délice. Le regard lourd de sens de Cheyenne ne me fit ni chaud ni froid. Et lorsqu'elle me fit le coup des origines, je lui lançai un regard flamboyant. Mes dents se dénudèrent un instant avant que ma voix grave ne brise le silence ainsi installé. Il n'y avait rien de violent ou de foncièrement agressif.

-Pourquoi parlerai-je de l'Être Humain sans le connaitre? Veux-tu connaitre mes origines? Alors soit. Mon père se nommait Black et ma mère Saphir. Ils étaient chevaux de soldats. Lors d'une rafle des Indiens, ma mère, pleine, fut volée. Et j'ai vécu au milieu des tiens. C'est en connaissant que nous pouvons décider d'aimer ou d'haïr. C'est uniquement en connaissance de cause. Connais-tu les mustangs pour oser demander si la présence d'une monture et de sa cavalière dérangent?

Je fermai un instant les yeux avant que ma voix ne réussisse à se briser. Nulle colère ne pointait pourtant le feu qui brûlait dans mes prunelles ne laissait rien présager de bon. Pourtant, lorsque je les rouvrit, le rouge de mes prunelles avait disparu. Mes yeux, l'un bleu l'autre noisette, ne reflétait plus rien de ma froideur précédente. Cette jument était l'une des premières à connaitre mes origines domestiquées. Pourtant, j'étais un sauvage, un authentique étalon libre et sans limites ni maitre.

Je lui tournais le dos encore un petit moment, puis je finis par me retourner pour le fixer. Ne sachant pas trop quoi dire, je me détournais pour contempler Douce Plume. Pourquoi un être quelqu'il soit lui en voudrait..? J'ignorais ce que sauvage voulait dire, oui mais je savais qu'Homme ne rimait pas forcément avec mauvais. Il y en avait des bons et des mauvais... Comme pour les chevaux.

-Tu as raison... J'ignore totalement ce que pense un mustang. Désolée. La monture va récupérer son humaine... Encore navrée de t'avoir réveillé...

Je n'avait peut-être aucunes idées de ce que pouvait être la liberté, mais je n'étais pas sûre de vouloir le savoir... Je fis quelques pas en direction de l'Indienne avant de me retourner. Trop intriguée pour réussir à m'en aller. Il fallait que je lui demande. Je grattais nerveusement le sol avec l'un de mes sabots. Puis posai mes yeux noirs sur lui.

-Pourquoi les Hommes te révulsent-ils à ce point ?

Je me demandais si j'avais bien fait de poser la question... Je soupirais. Ce que je pouvais être bête. Je murmurai une excuse en ajoutant que ça ne me regardait pas. Puis j'avançais doucement dans l'herbe qui me caressait délicatement les pattes. Je m'arrêtais quelques instants pour réfléchir puis je tombais en extase devant la pleine lune. Je ne pouvais plus bouger ni la quitter des yeux. Elle était splendide et semblait toute proche de moi. J'en avais oublié l'étalon et la cavalière tellement j'étais fascinée.

La jument me regarda avant de se retournerpour regarder son humaine. Que pouvait-ellelui trouver? Lorsque Cheyenne parla, je ne pus m'empêcher d'encenser, les mâchoires crispées.

-Il est quand même étonnant que tu tournes le dos à ta propre espèce pour des Hommes qui n'ont rien à offrir à part un repas...

Je reculai d'un pas avant de poser mon regard en contrebas, fier et digne ainsi planté. Pourtant, lorsque le bruit d'un râclement d'antérieur parvint à mes oreilles, je pivotai la tête vers la jument. Sa question me traversa l'esprit et mes muscles se crispèrent. Tout revint à la charge. Mon passé peu glorieux qui, pourtant, n'était pas un si mauvais souvenir.

~Un homme entra dans ce rond de bois fermé où seul ma douce mère et moi vivions. Je n'avais que 7 mois et jamais je n'avais connu mon père. Ma mère était mon univers. Je la regardai à cet instant précis. Elle marchait, nerveuse. Elle sentait l'effervescence monter dans le camp et le bouillonement de questions sans réponses. Elle m'appela près d'elle et me dit que si je pouvais partir, je devrais galoper sans m'arrêter. Sans même me retourner. Elle me l'avait fait promettre et je le lui avais promis. Alors, lorsque l'Indien vint attraper sa bride et ouvrit la barrière, je la regardai. Mais juste un instant, avant d'être poussé vers l'avant par cet homme étrange. J'appelai mamère, qui se débattit contre la poigne de l'homme, mais, impuissante, elle m'obligea à partir. Alors j'avais pris le galop et galopé à perte de souffle. Je n'avais jamais revu ma mère.~

La vision du passé s'estompa et mon corps retrouva sa souplesse. J'étais humide et mes membres tremblaient. D'une voix cassée, je dis:

-Pourquoi? Ils m'ont privé de mon père, un étalon de l'armée et de ma mère, une jument de l'armée volée par les Indiens. Ils m'ont volé mon père avant ma naissance et m'ont laissé croire que je pourrais partir avec ma mère. Mais ils l'ont gardée. Je n'ai rien, par leur faute. Enfin, il me reste ma liberté, mais elle aussi ils voulaient me la prendre.

Sans prendre garde à ce que faisais la jument, je levai la tête versl'étoile solitaire de la nuit, adressant une prière pour la paix et le bonheur de mes parents, laissa rouler une larme solitaire lelong de mon chanfrein un peu concave.

[je peux m'incruster svp ?]

[Je suis d'accord. Cheyenne, qu'en dis-tu?]

[Pas de soucis ! Après tout, c'est un Rp libre ! =)]

{ Vous inquiétez pas, j'ai beau être un cheval de l'armée je vais me débrouiller pour pouvoir sortir ; ) }

La Nuit. Quand dansent nos démons qui se rient de notre impuissance et de notre déconfiture, quand dansent nos sombres folies, éclipsant jusqu'à la lune miroitante. "La lune est tombée dans le lac !" dit-on. La lune, la lune, la lune. Quand la lune n'est pas là, les démons dansent. Et quand la lune est là, les démons dansent aussi. L'ombre de l'ombre se confond dans la nuit. Là où le bien et le mal se confondent, ne sont plus qu'ombres indissociables. L'amour est haine et la haine amour. Minuit, l'heure où tout s'arrête, inversé, silencieux. Un suaire inaudible recouvre la terre, emprisonnant tous ceux qui essaient de s'y soustraire. Les noirs démons de nos pensées errent sur la planète à l'heure du crime, foulant de leurs pieds maudits tout ce pour quoi nous avons ouvré. Il semble à cet heure que nous sommes aux portes de la fin de ce monde. Mais toujours viennent l'aube et son espoir, éclairant notre face baissée à terre, brûlant nos peurs, consumant nos cauchemars.

Et elle avance à pas lents, renâclant silencieusement dans l'obscurité, son souffle projetant un nuage de buée dans l'air. Et le son feutré de ses sabots se posant sur l'humus humide de la terre résonne dans la nuit comme une mélodie anachronique. Timeless Melody. Jument de l'armée, jument sauvage, son coeur ne désirant qu'une chose. Son maître a comme souvent quitté le camp pour une mission de repérage et il l'a emmené. Il dort. Elle ne comprendra jamais pourquoi les humains dorment la nuit, alors que c'est la nuit que le monde vit, respire, que l'on peut percevoir le battement du coeur de la Terre. Elle l'a laissé dormir, il ne l'attache jamais. Il pense qu'elle ne s'en ira jamais. Qu'il est naïf ! Qu'il est naïf... Mais il a raison. Elle ne quittera pas ses tortionnaires tant qu'elle ne se sera pas vengée des siens.

Le paysage défile lentement à ses côtés, monotones. La nuit tous les chats sont gris. Eh bien la nuit tous les arbres sont gris aussi. De la forêt à la plaine, de la plaine à la forêt, de la forêt aux collines. Les collines. Là où son ancienne harde crèche. La harde du "Grand" Wokish. Il n'est pas différent des autres, pas moins lâche, pas plus courageux que son père. Une odeur vient chatouiller les naseaux de la jument. Danger. Encore un étalon de cette bande de lâches. Lorsque le frison fait face à son ancien congénère, il n'est pas seul. Avec lui se trouve une jument qu'il dévore des yeux. Tout en elle la désigne comme une jument indienne, que ce soient les marques colorées dessinées sur son corps, son odeur ou la petite indienne qui l'accompagne. L'étalon pinto essaie de se donner un air colérique et dur mais il ne peut abuser Timeless Melody. Elle les connait tous. Ils sont tous les mêmes.

Un puissant hennissement de la jument vient troubler la conversation des deux équidés. Elle piaffe et s'approche de Danger, renâclant. Elle s'approche jusqu'à presque coller son corps contre le sien. Un éclair de jalousie passe dans le regard de la jeune jument blanche qui n'échappe pas à Timeless Melody. Mais contre toutes les attentes de celle qui la prend pour une rivale et à la grande surprise de l'étalon, elle susurre à l'oreille de ce dernier :

"Tiens donc, mais voilà Danger, mon lâche préféré parmi cette bande de dégonflés..."

Son ton est si haineux que l'étalon recule.

Je tournai vivement la tête vers lui. Le spectacle de la lune, ce bel astre pâle, ne valait rien si Danger était pris de mélancolie. J'hésitais longuement, si je me rapprochais, il me lancera son regard froid et si je restais plantée là à le regarder comme une idiote, il n'ira pas mieux... Je finis par avancer vers lui, doucement. Je savais qu'il reculera, qu'il sera méchant et sans cœur mais je me refusais à le laisser ainsi. Maintenant que j'étais assez proche de lui, je me décidais enfin à lui parler, mais je fus coupée par une autre jument, noir comme le jais.

Elle piaffa peu après, elle se dirigea droit vers l'étalon. Toutes sortes de sentiments et d'émotions passèrent comme des étoiles filantes au moment où elle vint tout près de lui. Il eut d'abord la surprise, puis je me étais demandée que faisait une jument de l'armée si loin de la caserne, je fus aussi inquiète mais le sentiment qui me surprit le plus, la jalousie. Pourquoi ce sentiment m'avait traversée... Pas la moindre idée. Je ne connaissais pas Danger, je ne savais rien de lui et l'étalon ne semblait pas vouloir changer cette distance entre eux. Alors que, cette jument l'avait approché sans le moindre soucis.

Quand je sortis enfin de mes pensées, je vis Danger reculer. J'étais trop loin pour savoir ce qu'elle avait dit. J'ignore totalement pourquoi, mais cela m'énervais au plus haut point. Elle pouvait l'approcher alors que même dans le plus fou de mes rêves, il ne me laissera pas faire. J'attendais une réaction de la part de Danger.

{est-ce que Wokish pourrait nous rejoindre ? J'ai besoin de "déclarer la guerre" à la harde.
répond d'abord par contre bloody ^^ }

[Ouep pour ma part ^^

H.J: Je rappelle juste que Danger est né en terres Indiennes ^^]

Alors que je parlai, la jument blanche regardai la lune. D'un pas mal assuré, elle vint vers moi, reculant pour ravancer. Je la comprenais. Elle n'avait vu que mon mauvais côté, pour le moment. Alors, pour ne pas l'effrayer, je restai sans bouger. Soudain, mon corps se figea avant que je ne relève la tête en ronflant des naseaux. Une odeur forte me dérangeait: une jument frisonne de l'armée se tenait au sommet de la colline. Sa carrure noire se dessinait au clair de lune.

La frisonne domestique vint droit vers moi après avoir légérement piaffé. Elle se colla à moi et je vis dans les yeux de Cheyenne de la jalousie, ce qui m'étonna. Mais les paroles que la noire proféra m'étonnèrent encore plus. Timeless Melody ici? Je ne savais pas ce qu'elle faisait loin de ces humains "adorés". M'écartant vivement, je lui fis face. D'une voix grave et portante comme toujours, je lui parlai en termes clairs:

-Timeless... Que fais-tu ici de quel droit dis-tu que je suis un lâche? N'est ce pas toi qui ne quittes pas tes humains?

Mon sang bouillait en moi. Je jetai un vif coup d'oeil à la jument indienne. Ainsi, tous les mondes étaient réunis. Je représentai les chevaux sauvages, impétueux comme le vent, sauvages comme l'eau qui gronde. Cheyenne représentait les chevaux d'Indiens, hauts en couleur, fiers comme leurs maitres et fidèles, alors que cette jument sombre représentait les chevaux de l'Armée, soumis et faibles. Ou du moins c'était mon opinion.

[C'est court, désolée :/]

[Oui il peut se joindre à nous, on va faire comme ça pour les réponses: Danger-> Chayenne->Melody-> Wokish mais là on va laisser passer Danger et Wokish, j'répondrai à Wokish, si ça vous va... Sinon ça va être le souk.^^]

{Danger on a quand même vécu dans le même troupeau donc il me connait ^^ je vais éditer pour le "je l'ai vu naître" si Bloody veut bien éditer tu pourras répondre cheyenne puis moi parce que wokish sera certainement un peu en retard ; ) }

[Alors on fait comme ça ! Parfaiiiiiiiiiiiiiiiit j'ai envie de dire. =)]

{okay, attend d'abord qu'on voie si bloody édite. }

[Enjoy les gens, parce que j'édite pas plus è.é Ce sera bien comme ça ^^]

{ ben c'est bien comme ça What a Face

Enjoy Cheyenne, moi ça me va ; ) }

Je regardai les deux chevaux. Mince, dans quoi je me suis encore fourrée. Il y avait de l'électricité entre eux pour raison qui m'étais inconnue. Mais cette soirée prenait une tournure plutôt inattendue. Une jument de l'armée, un étalon sauvage et moi qui vivais avec les Indiens. Ils semblaient pourtant ce connaitre... C'était ce qui me parut le plus étrange. Timeless, si je me souvenais bien, avait une dent contre la harde derrière nous et elle déversait toute sa colère contre Danger. Je m'ébrouais. Puis je me tournais vers Douce Plume, qui était toujours cachée et qui continuait d'étudier le troupeau. Tant mieux, je ne voulais pas m'encombrer d'elle pour le moment, Je me retournais donc face aux deux autres.

Danger s'énervait alors que la frisonne gardait son calme. Tout ce que je souhaitais c'est qu'ils ne me fassent pas prendre un parti. De toute façon, je ne pouvais rien faire avant de savoir comment allait tourner cette histoire. De nombreuses question se bousculaient dans ma tête: par exemple, comment se connaissaient-ils ? Que faisait Timeless ici ? J'aurais surement mes réponses si je me tenais tranquille et si je ne donnais pas trop mon avis sur les évènements à venir. Oui, j'étais curieuse de savoir ce qui allait ce passer.