Comme un aigle sur un rocher... [Liiiibre!]

[ Si j'ai bien compris, c'est la nuit xD Donc va pour un autre Rp nocturne x) ]

Des points brillants et éclatants dans le ciel. Des fleurs sauvages s'écrasant sous la fière et douce puissance du vent. La Lune, reine de la nuit, reine des cieux ancestraux. Les hautes herbes ondulaient comme les crinières des siens. La bise sifflait parmi elles, petite voix qui vous siffle de courir sans vous arrêter, d'arpenter les montagnes rocheuses et les plaines vertes, jusqu'à en perdre la tête. Une bourrasque fit clore les paupières brunes du cheval. Il en profita pour inspirer l'air si pur, si frais. Tout cela, c'était ses terres. C'était son peuple qui se reposait en contrebas, derrière lui. C'était lui qui décidait de ce qui était bien, ou mal. Les flammes d'un feu de camp humain empourpraient au loin les terres indiennes. Il leva les yeux au ciel. Ce qu'un homme pouvait être stupide. À quoi servait un feu ? Les étoiles sont là pour ça. À quoi servait de capturer un équin pour le torturer et en faire une bête de trait, un esclave ? La haine envers les bipèdes dansait dans son regard, tel un flambeau indestructible. Des hennissements retentissaient, au loin. Wokish s'approcha d'eux, mais se dissimulant derrière un talus. Des mots venimeux étaient lancés. Il reconnut Danger, un mâle fier et respectable, et aussi très gentil. Il aperçut en face de lui une femelle noire et rousse qu'il ne connaissait trop bien. Cette sale langue de vipère s'était encore débrouillée pour venir fouler les terres sauvages et ancestrales. Il haïssait Timeless. Puis il vit aussi une femelle blanche, aux muscles noueux. Il ne l'avait jamais vue auparavant, mais il découvrit derrière elle, plus loin, une indienne. Les Indiens sont d'habitude les amis ancestraux des chevaux sauvages, mais ils ne doivent pas venir sur les territoires des équins. Par ailleurs, le mâle brun à la tache blanc n'aimait pas vraiment non plus les Indiens, qui soient belliqueux ou pacifistes. Il accourut d'un galop silencieux vers les trois équidés. L'ambiance était tendue.

« Timeless … Que fais-tu ici et de quel droit dis-tu que je suis un lâche ? N'est-ce pas toi qui ne quitte pas tes humains ? »

Le cheval avait l'air de succomber au courroux, alors que la jument au pelage ébène ne pipait mot, restait calme et avait l'air de rire silencieusement de la colère du mâle. L'équine blanche, elle, avait l'air anxieuse et ne bougeait pas. Au delà d'elle, on voyait la femme à la peau brune. Seul le vent sifflait, comme un serpent, les paroles de Timeless Melody. Plus loin, la forêt observait de ses grands yeux sombres la scène qui se déroulait.

« Que se passe-t-il ? Timeless Melody, je réitère la question de Dan' : Que fais-tu sur mes terres ? »

Les mirettes ténébreuses de la jument laissaient à désirer. On n'y décelait rien, pas même un sentiment de haine.

[ Pouah, je ris de ma médiocrité. ]

« Timeless … Que fais-tu ici et de quel droit dis-tu que je suis un lâche ? N'est-ce pas toi qui ne quitte pas tes humains ? »

L'étalon était si furieux et si vexé que ç'en était risible, il était comme tous les autres. Soudain le vent tourna et apporta l'odeur d'un autré étalon. Wokish, le lâche en chef. Le "Grand" Wokish, leur "Libérateur". Le jument d'ébène tourna la tête sans afficher la moindre surprise, après tout lui aussi faisait semblant de veiller sur sa harde. Il l'apostropha, sur le qui-vive :

« Que se passe-t-il ? Timeless Melody, je réitère la question de Dan' : Que fais-tu sur mes terres ? »

Ses terres. La noiraude ne se retint pas de ricaner. Elle hennit à haute voix, exprimant l'hilarité et le mépris les plus totaux. Elle secoua la tête, faisant voler ses crins épais en un voile vaporeux qui habillait son encolure. Puis reprenant son souffle elle répondit à l'étalon isabelle :

« Tiens, tiens, mais voilà donc notre lâche en chef ! Tes terres mon petit ? Oublierais-tu que je suis censée faire partie de votre jolie petite harde ? Tu as à peine fini de téter ta mère que tu donnes déjà des ordres aux anciens ? Quelle ingratitude envers une de celles qui t'a vu naître... »

Timeless Melody tournait autour de l'étalon furibond quand son regard tomba sur la robe étincelante de la jument indienne, celle qui s'appelait Cheyenne si elle en croyait ses oreilles. Elle s'approche à pas feutré de la ravissante créature qui a l'air terrorisé, dans le but de l'effrayer un peu plus encore :

« Tu m'as l'air de bien aimer Danger dis-moi... Le beau Danger, le grand Danger... Fait attention à toi avant qu'il ne t'abandonne comme tous l'ont fait... »

La jument noire se retourna vers les étalons, les toisant tous deux.

{nul, à toi Dan' }

Alors que je perdais mon sang froid, Wokish arriva. Le dominant bai galopait sans un bruit au travers de ses Terres. Il ne semblait pas plus content que moi de voir cette sombre jument par ici. Il lui demanda, suite à ma question, pourquoi elle était là. Je secouai la tête, agacé, lorsque la jument ricana et je grondai à la réponse de la frisonne, ex-sauvage.

Cette bataille verbale, elle était entre le chef et la domestique, je ne m'en préoccupais que d'une oreille. Je préférai poser mon regard sur la silhouette blanche qui se dressait sous la lune. Cheyenne semblait mal à l'aise, comme si elle avait peur face à ces chevaux qu'elle ne connaissait pas. Je la comprenais, oui, vraiment. Bien que m'inquiétant peu des paroles proférées, je ne pus m'empêcher de répondre séchement:

-Melody, sache qu'en t"adressant ainsi au chef du troupeau, tu t'attires le courroux de tout le monde. La nuit est traitre... Même si, dans le jour, tu pourrais aussi tomber.

Timeless Melody tournait autour de moi. Mes oreilles plaquées contre le crâne et les dents dénudées, je secouai l'encolure à la manière d'un serpent, prêt à mordre dans sa chair à n'importe quel moment. Pourtant, la noiraude se détacha de moi et alla dans un pas feutré vers la jument blanche, pour lui parler à l'oreille. En voyant son regard appuyé sur moi, je sus qu'elle parlai de moi. Je levai la tête avant de lever mes antérieurs d'un mètre à peine, mais en mouvements répétitifs, avançant progressivement dans un terre-à-terre énervé. Un grondement m'échappa et, entre mes dents serrées, je dis sans que ce soit compréhensible:

-Ce combat est entre toi et moi. Laisses Cheyenne tranquille.

Mes prunelles de feu braquées sur la jument de selle, j'avançai droit vers elle, comme un fauve vers sa proie, marchant en faisant rouler les muscles sous ma robe brillante. Un mouvement de mes oreilles alla vers Wokish, m'assurant que le dominant ne m'arrêterait pas dans ce combat que j'allai engager sans vraies raisons.

[C'est pas terrible tout ça!]

Les étoiles scintillaient et le ciel sombre était vide de nuage. Une bourrasque ébouriffa mes crins blancs et soyeux. Les effluves puissantes d'un autre mâle me chatouillèrent les narines. Il arriva rapidement, meregardapuis se tourna vers la frisonne à la robe sombre il lui avait posé un question à laquelle elle ne répondit pas.Timeless s'approcha lentement et silencieusement de moi. J'en fus autant surprise qu'effrayée. Ce qu'elle me murmura me fit perdre mes moyens, je lançais un regard perdu et étonné à Danger. Comme ce faisait-il qu'elle me dise ça. Je connaissais tout juste l'étalon et tout ce qu'il avait fait c'était m'agresser. Celui-ci prit ma défense et s'approchait, un air menaçant, vers Timeless. D'un regard bref il demandait silencieusement l'autorisation à son chef. Ils allaient se battre. Non... Pourquoi ? Je savais bien qu'aucunes de nous deux ne devait être là mais de là à se battre. Il fallait que je réagisse. Je devais les en empêcher ! J'avançais dans la direction de Danger. Un peu anxieuse, je devais l'avouer

- Danger... Je t'en prie... Ne fait pas ça ! Il doit y avoir un autre moyens, non ?

Je savais qu'il m'enverrait balader, mais j'aurais essayer. Les mots de Timeless raisonnaient en moi. Qu'avait-elle voulut dire ? Pourquoi me l'avait-elle dit... Et puis je le connaissais si peu. Je regardais Timeless, ses yeux brillaient d'une étrange lueur. Ce moquait-elle de moi, tant pis, qu'elle rit ! Je ne veux pas qu'il se batte. C'était stupide et surement inutile. Je regardais le chef de la harde. Lui envoyant des signaux pour qu'il me vienne en aide. Il ne pouvait pas laisser faire ça..! Je plongeais mes yeux dans ceux de l'étalon baie. Je devais bien lui faire comprendre que tout cela était bien puérile et ne servirait pas à grand chose.

Le vent souffla une fois de plus, mais cette fois c'était dans son dos qu'il chantait. De douces odeurs printanières se mêlant à notre étrange discussion. Ce soir là, nous ne valions pas mieux que les Humains, nous nous battions entre frères... Comme eux... Et ça, ça n'en valait vraiment pas la peine ! Ouvrez les yeux. Vous leurs ressembliez tellement à ce moment là. J'aurais voulu leurs dire le fond de ma pensée. Mais aucuns sons ne sortaient. J'étais captivée par les yeux de Danger.

[Moyen, moyen... Enfin bon ! A qui le tour ?]

« Tiens, tiens, mais voilà donc notre lâche en chef ! Tes terres mon petit ? Oublierais-tu que je suis censée faire partie de votre jolie petite harde ? Tu as à peine fini de téter ta mère que tu donnes déjà des ordres aux anciens ? Quelle ingratitude envers une de celles qui t'a vu naître … »

J'apercevais, danser dans ses yeux les flammes froides de la haine. Des flammes brûlantes et mordantes, mais aussi glacées qu'une lame de gel. Je haïssais aussi cette orgueilleuse jument. De quel droit venait-elle pavaner sa longue crinière rêche aux teintes ténébreuses devant nos naseaux ? Je n'en croyais pas mes oreilles. Pourquoi disait-elle de telles paroles ? De toutes façons, elle abhorrait la harde. Presque plus que ses masochistes de maîtres humains. Elle ne pensait qu'à elle, cette vipère. Je me rappelais ses paroles, griffes de pumas et crocs de serpents déchirants mon cœur en lambeaux. Elle ne bougeait pas, mais le masque de dureté qui dissimulait son visage révélait une grande faille, mais laquelle ?… On y décelait seulement un mépris incommensurable, un mépris qui ne servait qu'à faire du mal, autant à elle qu'à ses congénères raciaux. J'avais envie de me cabrer, de lui lancer mes sabots dans les dents et de la laisser crever. Mais je ne pouvais pas lâcher. Il fallait résister à tout prix. Elle qui se vantait d'avoir connu la Harde … Elle n'en savait rien ! Je n'étais pas un lâche, je défendais mes droits hardiment. Je savais que j'avais obtenu mon poste en faisant mes preuves, pas par une obligation de sang ou autres balivernes de ce genre ! Peut-être étais-je jeune, mais j'avais plus de droits que cette frisonne malsaine. Ses mèches de feu s'agitaient dans sa crinière noire au rythme du vent. La pleine lune éclairait la terre d'un halo fantomatique. Timeless commença à tourner en rond autour de moi, m'hypnotisant de ses pupilles grises. Je me rappela comment plusieurs années auparavant, Rivière, la belle jument, ma mère, avait réussi à séduire mon père avec un regard doux et hypnotique. La femelle au pelage ébène était restée une belle représentante de sa race, après tout. Mais je me refusais à rester le regard posé sur elle. Furieux, je repris mon assurance antérieure. Elle fit la ronde autour de moi, et je me détournais à son rythme. Puis, elle se décrocha de moi et entreprit d'observer la jument Indienne dont je ne connaissais pas le nom, qui tremblait légèrement, en proie à un léger sentiment anxieux. Elle s'approcha à pas feutrés de la jument neige et lui chuchota quelques paroles presque inaudibles mais que je pus comprendre.

« Tu m'as l'air de bien aimer Danger dis-moi... Le beau Danger, le grand Danger... Fait attention à toi avant qu'il ne t'abandonne comme tous l'ont fait …»

Ses piques avaient l'air de terrifier la jument. Elle s'approchait d'elle, comme en dansant, puis reculait, prédateur torturant sa proie apeurée, ne laissant aucun répit. Danger fit la moue un instant, et je vis la douleur tordre ses traites durcis. Je compris à l'instant qu'il pouvait presque, limite mourir pour elle. Il l'aimait, tout simplement. Il réussit à se détendre pour prononcer quelques mots.

« Melody, sache qu'en t'adressant ainsi au chef du troupeau, tu t'attires le courroux de tout le monde. La nuit est traitre... Même si, dans le jour, tu pourrais aussi tomber. Ce combat est entre toi et moi. Laisse Cheyenne tranquille. »

La mâle aux teintes rousses semblait plus en proie aux pouvoirs destructifs de Timeless que moi. Il flageolait sur ses sabots, comme s'il avait couru pendant plusieurs heures. Il observait la femelle dans les yeux. Puis il monta sur ses jarrets arrières. Il ouvrit la gueule, présentant ses dents à son adversaire comme un lion prêt à abattre une gazelle chétive. Mais là, la gazelle n'était chétive en rien. Elle avait même plutôt l'air de dominer Danger. Il tendit ses oreilles vers moi. Je ne su que dire. S'il engageait la bataille, et qu'il la gagnait, ce serait aussi une bataille personnelle gagnée pour moi-même. Mais s'il la perdait, quels dégâts … Par ailleurs, je ne me procurait pas le droit de laisser Timeless, à l'avenir, déblatérer sur les envies folles et fougueuses des membres de ma troupe. Je ne savait que dire.

Danger. Le fou. Il voulait se battre avec elle. A croire qu'il avait oublié devant qui il était. L'étalon piaffait et balançait sa crinière pour en fouetter l'air nocturne. La jument noire fit jouer ses impressionnants muscles sous sa robe fournie, sans pour autant avoir aucune intention de l'attaquer. Si le pauvre fou voulait se faire piétiner, libre à lui de l'attaquer. Mais Wokish était là et on sentait bien que lui aussi mourait d'envie de l'agresser. Mais il se contenait. Quel dommage ! Elle se doutait bien qu'au fond de lui il tentait de contrer chacun de ses arguments, qu'il se persuadait qu'elle mentait. Elle préparait encore quelque réplique assassine mais fut coupée dans son élan :

« Melody, sache qu'en t'adressant ainsi au chef du troupeau, tu t'attires le courroux de tout le monde. La nuit est traitre... Même si, dans le jour, tu pourrais aussi tomber. Ce combat est entre toi et moi. Laisse Cheyenne tranquille. »

Lui aussi il commençait à protéger la petite indienne... Attendez... Soudain elle tiqua. "Ce combat est entre toi et moi." Danger. Il n'avais pas cité son nom pour ne pas le vexer mais... il le jugeait incapable de lui faire face ! C'était si jouissif, elle pourrait s'en servir pour les monter les uns contre les autres plus tard... Mais l'étalon bai n'avait rien compris. La nuit ne la desservirait pas. Elle était la Nuit. Et il fallait qu'elle remette les points sur les i. Aussi elle s'immobilisa et prit le ton d'un conteur qui va raconter une histoire à des enfants :

« Il me semble, Wokish, que tu te figures que je ne connais rien à la Harde. Mais tu ne devrais pas oublier que j'ai passé plus d'années dans cette tribu que tu n'en passées à fouler cette terre. J'ai connu bien des meneurs dont ton père Spirit, et bien que tu penses n'avoir pas été choisi pour ton ascendance mais pour ta bravoure, c'est faux. Ta vivacité à rappelé à tous ceux qui l'avaient connu l'étalon mythique qui nous avait sauvé, et tous ont eu foi en toi, moi y compris. Ton père je dois bien l'avouer n'était pas le dernier lorsqu'il s'agissait de se sacrifier et c'est ce que nous apprécions égoïstement. C'est pour ça que je te trouve bien lâche en comparaison. Tu ne peux avoir oublié cette nuit là. Cette fameuse nuit où les soldats on fait une razzia chez nous pour nous capturer. C'était il y a tout juste un an et Spirit avait disparu quatre ans plus tôt. A l'époque je pensais vivre une relation unique avec un étalon de la harde. Vous devez vous souvenir du nom, je l'ai pour ma part banni de ma mémoire. Il m'avait promis de ne jamais m'abandonner et voilà que nous nous retrouvons à courir comme si le diable en personne nous filait. Dans la débandade Je trébuchai et tombai. Mais il ne s'était pas même retourné, ne m'avait pas même regardé, pas plus qu'il n'avait ne serait-ce que pensé à m'aider. Je me souviens alors que tu t'étais retourné en m'entendant hennir, et plus encore je me souviens du regard que tu m'avais lancé. Un regard de pure terreur. Sans aucune bravade, tu t'en étais retourné et tu m'avais laissé. Sans aucune hésitation. Et ils m'avaient pris. C'est ce jour là que j'ai compris que tout ce en quoi je croyais, tous les espoirs que j'avais placés en toi, toute la foi que j'avais en cette harde, tout ça ; n'était que fumée. Des chimères de pouliche précieuse croyant régner sur le monde alors qu'elle est tout juste maîtresse de sa propre cage. Je vous hais. Tous. Parce qu'il ne reste plus rien de cette hargne qui animait les chevaux sauvages. Parce qu'il ne reste rien de toutes ces choses là, et que c'est votre lâcheté qui me les a volées. Et je n'aurai de cesse de me venger, jusqu'à-ce que chacun d'entre vous n'ait connu la servitude, l'esclavage. »

Timeless Melody contempla les chevaux qui se tenaient face à elle puis laissa son regard couler sur la plaine parsemée de silhouettes endormies. Un regard haineux. Mais elle était loin de se douter que celui qu'elle avait toujours pris pour Wokish ne l'était pas, et que les lâches n'étaient pas là où elle les croyait.

La jument noire n'avait visiblement aucune peur de moi. Pourtant, j'avais évolué. De frêle poulain, j'étais devenu fier mustang au caractère affirmé et indépendant. Qu'elle soit sûre d'elle ou tremblante, je lui rentrerai dedans de même. Je n'avais aucun scrupule à cela. Pourtant, Cheyenne m'arrêta. Ses paroles raisonnèrent clairement dans mon esprit. Y avoir d'autres moyens? Je ne connais d'autres solutions pour se débarasser d'un serpent que de l'ecraser,d'un soldat que le tuer. Elle était mi-serpent, mi-humaine, en quelques sortes. Il fallait l'écraser, l'exterminer, la faire disparaitre.

Je sifflai entre mes dents, rageux, en secouant la tête. Mon caractère prenait souvent le dessus et, bien qu'elle soit une jument, elle était mon ennemie, au même point qu'un étalon. Je secouai la tête avec dédain en me détournant. Je n'écoutai même pas ce qu'elle disait. Son venin n'arrivait plus jusqu'à moi. Elle ne m'aurait pas en parlant du troupeau car, si je pouvais être solitaire, je le serai, sans hésitation aucune, oh non. Je pivotai juste vers Cheyenne, pour la protéger de ce poison vivant qu'était Timeless Melody. J'allai à distance respectueuse d'elle mais je pouvais parer la jument noire en fonçant assez promptement.

Les yeux braqués sur Timeless qui avait fini de parler, j'émis un large baillement. Passionante, son histoire. D'ailleurs, je m'endormais sur place... Qu'est-ce que j'étais heureux de connaitre son passé moi! J'en avais un assez difficile aussi, elle n'était pas la seule alors... Mon regard noir se planta dans le sien et il insinuait:

"Viens me combattre, mais laisse ceux qui n'y sont pour rien en dehors de tout ca."

Ces mots, cette violence, cette douleur... Oui, je les entendais, je les sentais. Je savais aussi que ce combat n'était pas le mien. Même si j'aurais voulu leurs dire que tout cela n'étai pas utile, aucune de ces chevaux ne m'auraient écoutée... Non, une jument indienne ne serait pas écoutée, pas dans un combat qui n'était pas le sien. Je baissais tristement la tête, impuissante. Douce Plume avait fini de regarder le troupeau endormit, elle montait à présent la pente pour me rejoindre. Elle sifflait doucement, imitant à la perfection un petit oiseau, son qui signifiait qu'elle ne cherchait. Seule mon oreille se tourne dans sa direction.

"Cheyenne..? Cheyenne où es-tu..?"

Elle parlait bas, mes le vent portait ses paroles incompréhensibles. Le seul que je compris fut mon nom. Elle s'approche lentement, ne voulant pas faire fuir mes compagnons. Puis je sentis sa main se poser sur ma croupe, glissant lentement le long de mon dos pour enfin caresser mon cou. Je hennis doucement. Observant la réaction des autres équins. Je me détournais du regard de Danger, gênée. Je posais ma joue contre la tête de l'Indienne. Elle regardait les trois chevaux les yeux brillants d'admirations.

"Ce sont tes amis, hein ma belle?"

Je lui fis signe de monter. Elle s'exécuta, attendit que je me détourne d'eux. Ce que je n'arrivais pas à faire. Douce Plume tapota mes flancs. Mes oreilles se tournèrent vers elle.

"Cette discussion ne me regarde pas, à dieu..."

Je me détournais, avançant lentement, l'Humaine me flatta l'encolure puis je pris le galop descendant aussi vite que je pouvais en direction du camp. Le cœur lourd, Danger hantais mes pensées. Je me demandais comment allait se terminer leur nuit. Priant pour qu'il n'arrive rien de mal aux étalons, priant pour que la jument trouve la paix. Les tipis se rapprochaient et mon cœur devenait de plus en plus gros.

[So'?]

5 jours avant verrouillage, si pas de réponse.